mercredi 18 mai 2011

MATCH 4 - Femmes-club

Qui aurait cru, voilà deux mois, que le foot deviendrait un truc de filles? Le genre de sortie qu'on fait entre collègues, qu'on planifie entre copines. Où on se rend pour le spectacle, pour faire plaisir aux joueurs mais surtout pour tout commenter, émettre des jugements rapides, s'indigner (même si on n'a pas tout compris), crier et puis rater LE goal parce que juste à ce moment, on ragote dans l'oreille de la voisine. 
Mais voilà: peut-être est-ce lié à la sensibilité de la communication touchant plus le public féminin, mais les tribunes de l'IGEAT sont pleines de femmes!
Nous étions sept vendredi pour soutenir notre équipe, opposée  lors de la demi-finale aux économistes d'ECARES (de droite, m'a-t-on dit, ce qui les distingues de LMTD, statisticiens-économistes de gauche semble-t-il). Sept, soit autant de groupies que de joueurs. Et encore, ce serait oublier l'élément-clef des supporters, Paul, fidèle parmi les fidèles, toujours présent aux matchs entre deux sauts de-ci, de-là.


Au premier plan, Alix, fière cavalière ayant rangé son canasson et délaissé, le temps d'un soir, les écuries pour les vestiaires. A ses côtés, dame Patricia, la femme aux belles lunettes ou l'élément perturbateur de notre concentration à toutes. Parfois, je croirais presque qu'elle comprend encore moins que moi ce qui se passe sur le terrain. Amplifiés, ses commentaires constitueraient une arme redoutable pour distraire l'adversaire, si besoin en était (mais bon, les gars font du bon boulot). Dernière du banc, la fille au petit calepin c'est moi, qui essaye, tant bien que mal, de me concentrer et de prendre des notes intéressantes et un peu sportives.
Debout dans l'allée, deux nouvelles recrues cette saison: Emilie tout d'abord, qui aurait bien pris la place de Paul pour échapper à la photo, mais suit avec attention le déroulement du match. Celle qui a l'air d'une jeune boursicoteuse (ou "mercateuse"?), les yeux rivés sur son écran, c'est Isaline, notre sportive et experte-consultante à la langue bien pendue. Malgré l'apparence de la balle, l'utilisation des mains et une sombre histoire d'interdit-de-faire-2-pas-quand-on-a-le-ballon, j'en arrive à croire que les règles du basket sont les mêmes qu'au foot, tant Isaline semble suivre et comprendre la rencontre.
Tout au fond ensuite, la petite Claire, une fidèle aussi, qui récolte les compliments sur le jeu de Philippe, tout en s'étonnant de l'état de ses t-shirts (pas si blancs que ça). Experte de photos paysagères, elle s'essaye aussi au mouvement et a couvert pour nous le match n°2, funeste rencontre qui vit survenir le terrible accident de notre joueur allemand.
Un peu en retard finalement, Anne est arrivée après la photo. Il faut dire que l'accès à la salle devient de plus en plus ardu au fur et à mesure que la saison (et les travaux du bâtiment K) avance(nt). La sélection naturelle qu'aurait pu constituer le franchissement des barrières de chantier et la traversée des ronces et des fourrés n'a pas fonctionné; les plus tenaces et les plus tout-terrains des spectateurs ne sont étrangement pas les plus au courant de l'art mini-footballistique.

Extraits choisis:
-"Waouw, il est rapide, le petit gris!" (comprenez, un joueur de l'autre équipe)
-"Trop de jeu de jambes tue le jeu de jambes" (la sentence bien sentie du match)
-"Blanc ou beige, le t-shirt de Philippe?"
-"Rooh, le gardien de l'autre équipe, il joue avec des gants en laine" (véridique)
-"Notre gardien, par contre, on dirait Robocop"
-"Y'a des joueurs étrangers dans l'autre équipe, qui causent anglais. Vendus! Ils ont tellement d'argent ces économistes qu'ils achètent ailleurs." (dixit une spectatrice qui cause suédois et catalan, si ça c'est pas louche...)
-"Oh, Paul, tu veux pas aller nous chercher des glaces?" (jalousie à l'encontre d'une petite fille dans la tribune, qui est passée par le stand sucrerie avant le match)
-"Ce que je préfère, c'est ce petit geste pour se protéger" (une histoire de corner et de bijoux de famille)
-"Belle sortie, Mathieu!" (tu veux dire quoi, Isaline?)
-"Mathieu, enlève le savon de tes gants" (euh… ça deviendrait presque du hooliganisme verbal, non?)
Avec l'accent de la spontanéité, c'est encore mieux. Promis, une prochaine fois, je prends mon enregistreur!

Au rayon sportif, un mystère de résolu dans ce quatrième match, grâce aux lumières d'Isaline. Quand l'arbitre crie "blanches" ou "noires" lorsqu'il faut remettre le ballon en jeu, ce n'est pas des joueurs qu'il parle, ni de leurs vareuses (cf. billet du match 1). Mais il semble qu'on attribue A LA BALLE la couleur de l'équipe qui la récupère…
Les ténèbres reculent!

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