dimanche 22 avril 2012

MATCH 3 - "J'ai tout donné"

Au lendemain de la nouvelle victoire de l'IGEAT, nous avons rencontré Anne D., l'une des nombreuses vedettes de l'équipe, pour une discussion à bâtons rompus.

- Le score de la partie, 5-2, reflète-t-il la physionomie du match?

Ecoutez, comme notre coach nous l'avait répété en début de match, à ce stade de la compétition, il n'y a plus de petites équipes. Pas des équipes de nains, mais des équipes aux petites ambitions, vous comprenez ? Bien sûr, certains pouvaient peut-être s'attendre à une avalanche de buts contre cette équipe, CQP (Chimie Quantique et Potage, NDLR), qui n'avait pas bien performé jusqu'ici – je veux dire que, souvent, elle avait marqué moins de buts que l'adversaire ne lui en avait infligés pendant la même période – j'espère que je me fait bien comprendre. Mais cette équipe évolue désormais dans ce tournoi sans pression, rêvant d'accrocher un grand à son palmarès, c'est-à-dire, de battre une équipe en vue, comme l'IGEAT. Il fallait donc se méfier. Et le match a bien confirmé cela. L'essentiel était de ne pas traîner à nous mettre à l'abri, en creusant un écart de plusieurs goals sans encaisser. L'objectif a été atteint dès avant la mi-temps (sifflée sur le score de 4-1, NDLR). Ceci nous a permis d'aborder la seconde période sereinement et de faire tourner notre effectif. Je veux dire : effectuer des changements fréquents de joueurs, pas jouer en tournant sur nous-mêmes, ce qui peut être incommode.

- Quels sont les enseignements que vous tirez de ce match?

Ecoutez, une nouvelle fois, c'est la combinaison d'une défense solide et d'une attaque virevoltante qui a fait la différence. Je veux dire que l’important, c’est d’arriver à mettre le ballon au fond des filets de l'adversaire sans encaisser dans notre goal à nous. Toute la science du football est là. Mais on peut – et on doit – encore s'améliorer, car la compétition est encore longue et semée d'embuches. Comme notre coach l'a confié à certains de vos confrères, c'est à la relance et à la finition que notre marge de progression est la plus importante. Je rappelle que la finition consiste à marquer des buts, et la relance, c'est passer la balle à celui qui va ensuite marquer un but. Pour le reste, notre organisation est bien en place. C'est le fruit d'un travail de longue haleine, croyez-le bien, tant sur le plan physique, que mental, je veux dire dans la tête. Et nous pouvons en plus compter sur un 6ème homme, nos supporters.

- En l'occurrence, il faudrait plutôt parler de 6ème femme ! Et même sur le terrain, l'équipe de l'IGEAT se singularise par sa mixité. C'est révolutionnaire dans ce tournoi. Voulez-vous de cette manière envoyez un message, brisez un tabou ?

Ecoutez, ne mélangeons pas sport et politique. Nous jouons pour gagner, pas pour participer. Comme aux JO. Il n'y a pas de place dans la sélection opérée par notre coach pour les bons sentiments de non-discrimination en matière de genre, de nationalité, ou de que sais-je encore. Seul le talent et la volonté de mouiller sa chemise pour l'équipe entrent en ligne de compte, même si on joue plutôt avec des t-shirts. Personnellement, je vous le confie sincèrement, j'ai tout donné.

- Comment envisagez-vous la suite de cette compétition?

Ecoutez, sereinement. Malgré ma suspension qui m'empêchera de participer aux prochains matchs (NDLR par accumulation d'avertissements pour rouspétance), l'équipe garde énormément de qualités et un système de jeu solide. C'est comme rouler à vélo, vous voyez ? Une fois qu'on sait, on sait. Mais le prochain match sera très difficile, et nous devrons l'aborder sans excès de confiance ni excès de respect pour l'adversaire. Nous comptons aussi beaucoup sur une participation massive de nos supporters. Le récent rapprochement de nos bases du complexe sportif devrait en inciter encore davantage à venir nous encourager.

Guest-writer: Lange Mathieu

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